31/12/2022
Les conséquences d’un incendie sur une exploitation laitière
Un incendie peut détruire un stockage d’alimentation, des bâtiments, du matériel agricole.
Les conséquences financières, hors dommages matériels, qui en découlent sont la perte de fourrage et la sous-traitance de travaux à des tiers.
L’incendie peut également induire un stress du cheptel, avec des conséquences directes et indirectes.
Les vaches qui se trouvent à proximité de l’incendie ont pu inhaler des fumées et être asphyxiées. Les vaches peuvent se mettre à courir pour fuir l’incendie, ce qui peut donner lieu à des boiteries et à des réformes.
La désorganisation des bâtiments peut aussi influer sur le bien-être animal avec notamment la diminution de l’espace disponible de la stabulation.
Ce stress peut entraîner des conséquences sur
1. La baisse de production laitière individuelle
2. une désorganisation du cheptel par une baisse de la fertilité
3. une surmortalité des veaux liée à la baisse de la qualité du colostrum
4. Surcoût des frais d’alimentation et d’élevage des vaches
La question du lien de causalité
Si le lien de causalité du sinistre avec les pertes de fourrage, la sous-traitance, et les réformes peut être facilement établi, il n’est est pas de même pour les autres conséquences susvisées.
La question du bien-être animal est un point clé.
Il y aura lieu de bien décrire les conditions de vie des animaux avant et après l’incendie.
Mais au-delà de ces constats physiques facile à établir, l’état sanitaire du troupeau avant et après sinistre devra être investiguer pour voir si une éventuelle perte de production laitière ne serait pas dû à un état infectieux antérieur au sinistre par exemple.
L’appui d’un expert vétérinaire peut se révéler nécessaire pour déterminer si les conséquences éventuelles que constituent la baisse de production laitière, la désorganisation du cheptel, la surmortalité des veaux ou les surcoûts d’élevage et d’alimentation sont bien en lien avec le sinistre.
Une grille de lecture qui facilite l’évaluation de la perte d’exploitation.
La méthode classique de l’analyse de la perte de marge brute risque d’entraîner l’omission de certains postes de produits ou de charges.
La grille des gains et pertes suivante facilitera la prise en compte de tous les facteurs susnommés pour l’évaluation de la perte d’exploitation :
Gains Pertes
Produits en plus Produits en moins
Perte fourrage
Réforme
Perte de production laitière
Désorganisation du cheptel
Surmortalité des veaux
Perte en moins Perte en plus
Charges variables Frais d’alimentation
Frais d’élevage
Travaux sous-traités à des tiers
Autres points de vigilance
L’analyse classique de la perte de marge de production laitière par vache n’est pas pertinente en raison des variations du prix du lait. On s’attachera à raisonner sur les quantités.
Une augmentation des travaux de sous-traitance par rapport à une moyenne des trois dernières années peut occulter un changement de politique de sous-traitance des travaux agricoles. Une analyse de l’évolution de la sous-traitance par type de travaux est nécessaire.