01/01/2022
1. Préambule
A la suite de la destruction d’un stock, l’expert doit évaluer la perte du stock en valeur de reconstitution de stock (sauf pour les marchandises prêtes à être livrées sur le quai de chargement avant sinistre qui sont valorisées en prix de vente).
L’expert dispose des données de la comptabilité générale et, souvent, d’une décomposition des prix de revient qui découle de la comptabilité analytique de l’entreprise.
Si la comptabilité générale répond à des normes précises, la comptabilité analytique est du ressort du contrôleur de gestion qui décide de la répartition des coûts dans l’entreprise.
L’expert est alors confronté à la difficulté de la ‘réconciliation’ des éléments de la comptabilité analytique avec la comptabilité générale.
2. Qu’entend-on par « coût de reconstitution de stock » ?
Le coût de reconstitution du stock est égal au coût de revient du produit déduction faite des charges non engagées (frais de distribution, etc.). Et, Un coût de revient est une somme de charges, qui comprend :
- Les charges directes
- Les charges indirectes
Une charge directe est une charge qui ne se rapporte qu’à un seul produit. Les achats de matières premières pour fabriquer un produit constituent, par exemple, une charge directe.
Une charge indirecte se rapporte à plusieurs produits. Les charges de personnel de la direction générale se rapportent à tous les produits fabriqués. Elles constituent une charge indirecte pour chacun des produits.
Cette charge indirecte doit alors être répartie entre chacun des produits.
Le schéma explicatif ci-contre dessous illustre cette répartition en supposant qu’il existe dans l’entreprise trois centres de traitement : ‘Achat’, ‘Production’ et ‘Distribution’, dans lesquels sont ‘déversées’ les charges indirectes :
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Le coût de reconstitution du stock sera égal à la somme des charges directes (CD) et des charges indirectes réparties dans les centres ‘Achat’ (CDI1) et ‘Production’ (CDI2).
3. Comment réconcilier la décomposition des prix coûts de revient avec la comptabilité générale ?
L’expert se doit de vérifier la cohérence des éléments des prix coûts de revient avec ceux de la comptabilité générale.
S’il dispose d’une grille de prix de vente et de coût de revient pour les produits finis, il peut calculer le taux de marge brute et le taux de marge nette pour chacun de ces produits et comparer ces taux à ceux qui résultent de la comptabilité générale :
4. Quelques astuces pour vérifier le coût de reconstitution de stock
Si la grille des coûts de revient est cohérente, l’expert peut se baser sur cette grille pour valoriser les coûts de reconstitution du stock en retenant les charges directes et les charges indirectes engagées.
Il peut ensuite compléter son analyse en vérifiant que les ratios des différentes charges directes issus de la décomposition des coûts de revient sont cohérents avec ceux issus de la comptabilité générale.
5. Les points de vigilance
L’expert cherchera à vérifier la cohérence de la grille des coûts de revient qui lui est présentée avec les données de la comptabilité générale en comparant la marge brute et la marge nette qui ressort de la grille des coûts de revient avec celles de la comptabilité générale.
Cette vérification ne sera pertinente que si l’échantillonnage des produits valorisés est représentatif, statistiquement parlant, des produits commercialisés par l’entreprise.