L'évaluation des préjudices immatériels : Un enjeu majeur
IMMATEXL'évaluation au cas par cas
Mes publications

Quelques astuces pour vérifier un coût de reconstitution de stock

15/06/2022

Quelques astuces pour vérifier un coût de reconstitution de stock

    Préambule

 

A la suite de la destruction d’un stock, l’expert doit évaluer la perte du stock en valeur de reconstitution de stock (sauf pour les marchandises prêtes à être livrées sur le quai de chargement avant sinistre qui sont valorisées en prix de vente).

 


Si la comptabilité générale répond à des normes précises, la comptabilité analytique est du ressort du contrôleur de gestion qui décide de la répartition des coûts dans l’entreprise.


L’expert est alors confronté à la difficulté de la ‘réconciliation’ des éléments de la comptabilité analytique avec la comptabilité générale.


Avant de ‘plonger’ dans l’architecture de la comptabilité analytique, certains contrôles de cohérence sont possibles à condition de disposer d’un échantillon représentatif.


C’est ce qui est exposé ci-après après un rappel préalable de certaines définitions et du principe du calcul de la méthode de coûts complets utilisée fréquemment en entreprise.

 

    Rappel de quelques définitions


Nous rappelons les définitions des marges et coûts utilisés fréquemment notamment dans les contrats d’assurance qui peuvent différer des dénominations de la comptabilité générale.


La marche Brute est égale aux Produits d’exploitation moins les achats matières premières, marchandises, emballages +/- variations de stocks, coûts transports achats et ventes. Elle s’apparente à la ‘Marge sur cout d’achat’ définie en comptabilité générale.


La Marge sur couts variables est égale à la marge brute définie ci-dessus, déduction faite des frais variables et semi variables.


La Marge nette est égale aux produits d’exploitation moins les charges d’exploitation ; elle est dénommée en comptabilité générale ‘Marge Brute’ ou ‘Résultat d’exploitation’.


Les produits finis (PF) sont des produits ayant atteint le stade ultime de fabrication dans l’entreprise. Ils sont donc vendus "tels quel.


Les produits semi-finis (SF) sont des produits ayant atteint un stade déterminé de la fabrication (et qui n’est pas le stade ultime) dans l'entreprise. Ces produits pourraient être vendables "tels que".


Les produits en cours (PEC) sont des produits n’ayant pas atteint un stade déterminé de la fabrication dans l'entreprise. Ils ne seraient pas vendables "tels quel".  


Prenons par exemple une entreprise de fabrication de vélos : 


    Le produit fini correspondrait au vélo complet (cadre + roues + selle + câblage de freins + chaîne + éclairage) 
    Les produits semi-finis (PSF) pourraient correspondre aux cadres ou aux roues par exemple. En effet, ils pourraient être vendables "tels que". 
    Les produits en cours (PEC) pourraient correspondre aux tubes seuls qui ne pourraient être vendables "tels que"


Le coût de reconstitution du stock est le coût de revient du produit qui comprend


    Les charges directes de fabrication
    Les charges indirectes de fabrication

 

    Sur la méthode des coûts complets pour valoriser les coûts de revient


Un coût de revient est une somme de charges. Il existe deux types de charges :


    Les charges directes
    Les charges indirectes


Une charge directe est une charge qui ne se rapporte qu’à un seul produit. Les achats de matières premières pour fabriquer un produit constituent, par exemple, une charge directe.


Une charge indirecte se rapporte à plusieurs produits. Les charges de personnel de la direction générale se rapportent à tous les produits fabriqués. Elles constituent une charge indirecte pour chacun des produits.


Cette charge indirecte doit alors être répartie entre chacun des produits.


Pour répartir les charges indirectes, il est établi un organigramme de fabrication avec les différents centres de traitement de l’entreprise. Par simplification, nous supposerons qu’il existe trois centres de traitement : ‘Achat’, ‘Production’ et ‘Distribution’.


Dans la réalité, il y a autant de centres de traitement que nécessaire (‘Atelier 1’, ‘Atelier 2’, ‘Administration’, etc…).


Les différentes charges indirectes sont ‘déversées’ dans les différents centres de traitement.


Il y a deux types de centre de traitements : les centres de traitement de production, et les centres auxiliaires comme la direction financière, la direction générale, etc..


Les charges des centres auxiliaires sont déversées dans un deuxième temps dans les centres de traitement de production. 


Pour chaque centre de traitement de production, il est défini une unité d’œuvre qui sert à affecter la part de charges indirectes du centre de traitement au produit concerné.


La somme charges directes et des charges indirectes de chaque centre de traitement relatives à chaque produit détermine ainsi le coût complet du produit. 


Le coût de revient de reconstitution du stock sera égale au coût complet du produit déduction faite des charges non engagées (frais de distribution, etc.).


Le schéma explicatif ci-dessous synthétise le processus décrit ci-dessus. Par souci de clarté, il n’est pas mentionné dans ce schéma les centres auxiliaires :

 



 

   

   Réconciliation de la décomposition des coûts de revient avec la comptabilité générale


L’expert se doit de vérifier la cohérence des éléments des coûts de revient avec ceux de la comptabilité générale.


S’il dispose d’une grille de prix de vente et de coût de revient pour les produits finis, il peut calculer le taux de marge brute et le taux de marge nette pour chacun de ces produits et comparer ces taux à ceux qui résultent de la comptabilité générale.

 

 

Sous réserve d’avoir un échantillonnage représentatif des produits finis, le calcul des taux de marge issus de la comptabilité générale et de la comptabilité analytique doivent être cohérents. 


Dans le cas contraire, l’expert s’interrogera sur les raisons des disparités observées avant de valider la grille des coûts qui lui est présentée.

 

    Vérification des coûts de reconstitution de stock


Pour mémoire, le coût de reconstitution du stock égal au coût de revient complet du produit moins les charges non engagées, de distribution notamment.


Si la grille des prix de revient est cohérente, l’expert pourra se baser sur celle-ci pour définir 


    les charges directes de fabrication
    les charges indirectes de fabrication engagées


L’expert pourra également vérifier les charges directes par sondage en vérifiant 


    les coûts d’achat de matières premières et d’emballage sur factures ;
    le taux horaire de main d’œuvre directe par le détail des charges prises en compte dans ce taux ;
    les factures de sous-traitance ;
    etc.
 


Cette vérification peut être faite aussi bien pour les produits finis que pour les produits semi-finis et les produits en cours.


    Les limites de ces contrôles de cohérence


Ces contrôles de cohérence ont toutefois une limite. 


En effet, les ratios mentionnés ci-dessus ne sont, bien entendu, pas identiques pour chacun des produits commercialisés par l’entreprise.


Certains produits sont plus rentables que d’autres, d’autres sont produits sur des lignes plus automatisées que d’autres, voire sont sous-traitées, etc...


Ces contrôles ne sont pertinents que si l’échantillonnage des produits valorisés est représentatif, statistiquement parlant, des produits commercialisés par l’entreprise.


En première approximation, un échantillonnage est représentatif si son effectif représente environ la racine carrée de l’effectif global.


Par exemple, si une entreprise commercialise 100 produits, l’échantillonnage représentatif devra avoir un effectif de √100,soit 10 produits.


L’expert pourra ainsi s’assurer que le nombre de produits à valoriser est représentatif avant de réaliser les contrôles de cohérence mentionnés supra.

 

    Synthèse


La question de la vérification des coûts de reconstitution de stock est une question fréquente qui porte sur des enjeux parfois conséquents.


Les données de la comptabilité générale ne permettent pas d’attester directement de la véracité de ces coûts, ce qui complique cette vérification.


Il est toujours possible de rentrer dans le détail de la décomposition des coûts de revient en vérifiant la concordance entre les données de la comptabilité générale et celle de la comptabilité analytique. Cette opération peut toutefois s’avérer chronophage.


Sans rentrer à ce niveau de détail, il est possible de vérifier la cohérence de la grille des coûts de revient complet avec la comptabilité générale, en comparant les marge brute et nette issues de la comptabilité générale et des grilles des coûts de revient.


Cette vérification doit être opérée sur un nombre représentatif de produit.


Si la grille des coûts de revient est cohérente, l’expert peut se baser sur cette grille pour valoriser les coûts de reconstitution du stock. 

 

 

 

 

 

 

SAS IMMATEX

                 56 rue de Coulmiers

                94130 NOGENT SUR MARNE

 

                06 37 59 62 62

 

               ealby@immatex.fr

 

IMMATEXL'évaluation au cas par cas